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Inter Milan : Le nouveau champion de Serie A vacille financièrement

L'Inter Milan, malgré ses succès sportifs, lutte financièrement avec 570 millions d'euros perdus depuis la pandémie de Covid.
Crédit image de couverture : Inter.it

Le club nerazzurro vient de remporter la Serie A 2023/2024 après avoir atteint la finale de la Ligue des champions la saison dernière. Toutefois, il reste loin de la rentabilité et son propriétaire, le groupe chinois Suning, est sur le point de signer un nouveau prêt pour ne pas perdre le contrôle après huit années à la tête du club.


L'Inter Milan semble se diriger vers fin de saison à la fois douce et amère. Sur le terrain, il vient de remporter le titre de Serie A, après avoir battu l'AC Milan lors du derby et se consacre comme le roi actuel du "calcio". Il y a moins d'un an, il a également disputé la finale de la Ligue des champions. Deux réalisations qui le place au sommet sur le plan sportif, mais qui ne cachent ni ne compensent une réalité financière qui n'est pas aussi prospère. Le club nerazzurro est loin d'être rentable et son propriétaire, le groupe chinois Suning, est en train de finaliser dans l'urgence un nouveau prêt qui lui permettra de refinancer la dette contractée après la pandémie par Oaktree et de maintenir le contrôle de l'entité. Le 20 mai marque la fin du délai pour rembourser environ 385 millions d'euros au fonds américain.


La signature d'un nouveau prêt - Il Sole 24 Ore indique que le fonds Pimco serait en train de réaliser la due dilligence de l'accord - ferait partie des nouvelles positives que l'Inter accumule ces jours-ci. En effet, dans l'ensemble, Suning a replacé le club dans le haut du football italien, avec deux scudettos en quatre ans et sans perdre sa place en Ligue des champions depuis la saison suivant sa prise en charge du club (2016/2017). Cela se reflète dans les affaires générées par le club lombard aujourd'hui : en sept ans, il a ajouté 200 millions d'euros à son chiffre d'affaires net, qui a atteint un record de 367 millions d'euros en 2022/2023 selon les données compilées par 2Playbook.


De plus, il a réussi à réduire sa dépendance aux parrainages en provenance de Chine, après que plusieurs marques du géant asiatique ont soutenu l'arrivée de Suning avec des contrats mirobolants, hors marché. Il a réussi cela en augmentant ses recettes de jours de matchs, d'abonnements et la vente de joueurs. Pour les revenus du stade et des compétitions - y compris la prime pour avoir remporté la Supercoupe d'Italie, également déplacée en Arabie Saoudite -, il a généré 56 millions d'euros en 2022/2023, soit une hausse de 57% par rapport à l'année précédente. Pendant ce temps, les recettes des abonnements ont dépassé pour la première fois les 20 millions d'euros, avec une augmentation de 19% par rapport à 2018/2019, son précédent record.


Cependant, les deux principales sources de revenus du club restent la télévision et le secteur commercial. La partie audiovisuelle a augmenté de 36%, pour atteindre 196,5 millions d'euros, fortement influencée par les paiements de l'UEFA pour la Ligue des champions, qui ont apporté 101,3 millions d'euros. Cependant, jouer la finale de la Ligue des champions n'a pas suffi à stimuler la croissance commerciale, la seule ligne de revenus ordinaires à avoir enregistré des ajustements au cours de la dernière saison. En effet, la chute a été notable, de 31%, tombant en dessous de 92 millions. C'est la première fois que le club n'atteint pas les 100 millions d'euros sous le contrôle de Suning.


À ce stade, un nom clé se distingue : Digitalbits. La marque de cryptomonnaie, jusqu'à il y a un an sponsor principal du club, est en retard dans ses paiements envers le club nerazzurro, auquel elle devait seulement en 2022/2023 22 millions d'euros pour sa présence sur le devant du maillot. Là encore, la bonne voie sportive a soutenu le club, qui a trouvé en Paramount+ un partenaire principal. Tout d'abord, pour la finale de la Ligue des champions - pour un montant de 4,2 millions d'euros -, puis confirmé pour toute la saison et deux de plus. En outre, dans le cadre de ses alliances avec des multinationales des États-Unis, il compte Ebay comme sponsor pour la manche du maillot ; et a consolidé Nike en tant que partenaire technique avec un nouvel accord, signé l'été dernier et s'étendant jusqu'en 2031. Le géant de l'Oregon lui versera 30 millions d'euros par an. D'autres accords, tels que celui conclu avec la britannique U-Power pour le dos du maillot et celui de LeoVegas News, sponsor du maillot d'entraînement, laissent penser que le domaine commercial rebondira fortement à la fin de cette saison.


L'Inter Milan encore loin de la rentabilité


Malgré tout cela, Suning n'a toujours pas réussi à générer de bénéfices sur une saison. L'ancien propriétaire, Erick Thohir, un homme d'affaires indonésien, n'a pas non plus réussi à le faire pendant les deux saison où il a été à la tête du club, avec des pertes de 200 millions d'euros. Avec le groupe chinois, la rentabilité est également restée hors de portée, avec 570 millions d'euros perdus uniquement depuis la Covid. La saison 2021/2022 mérite une mention particulière, car malgré une plus-value de 105 millions d'euros grâce à la vente de jours, l'activité intériste a généré un déficit de 140 millions d'euros.


Cette saison-là, seuls la masse salariale sportive, principalement les salaires de l'équipe première, ont absorbé 69% des recettes ; si l'on ajoute les amortissements pour les transferts (118 millions d'euros), les charges du personnel sportif dépasseraient déjà l'ensemble de l'activité ordinaire du club. La direction exécutive s'est engagée dans un plan choc visant à réduire rapidement les dépenses. En 2022/2023, elle a réussi à réduire de 10% les dépenses salariales de l'équipe sportive, pour les porter à 197 millions d'euros ; et à réduire de 17% les amortissements des transferts, pour les ramener à moins de 100 millions d'euros.


L'Inter, qui a probablement le président le plus jeune des grands championnats européens (Steven Zhang, 32 ans), a subi un double choc avec l'arrivée de la pandémie. À la baisse logique des revenus, s'est ajouté le fait qu'à quelques moins seulement avant, lors de l'été 2019, il avait réalisé le plus gros investissement en transferts de son histoire, pour un montant de 192 millions d'euros. Cela a fait grimper sa masse salariale à 384 millions d'euros, soit 17% de plus que la totalité de recettes. Quelques moins plus tard, il a signé le prêt avec Oaktree. De la sorte, il a dû faire face aux conséquences de ses choix.


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