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Dorna Sports restructure 1,2 milliard d'euros de dette après son rachat par Liberty Media

Dorna refinance 1,2 Md€ de dette après son rachat par Liberty Media pour 4,4 Md€, avec une dette allongée et notée Ba3 par Moody’s.
Crédit image : MotoGP

Quelques semaines après la finalisation de son acquisition par Liberty Media, Dorna Sports a lancé une opération de refinancement de grande ampleur. Le gestion du MotoGP™ réorganise un total de 1,23 milliard d'euros de dette dans, un contexte de normalisation financière post-transaction et de projection stratégique à long terme.

Une structure de dette étendue jusqu'à 2032

Le plan de refinancement repose sur une nouvelle dette structurée en trois volets :

  • 800 millions d'euros sous forme d'un Term Loan B (TLB), échéance de 2032 ;
  • 200 millions d'euros via un Term Loan A (TLA) garanti senior, échéance en 2030 ;
  • 100 millions d'euros par une ligne de crédit renouvelable (RCF) également garantie senior, échéance en 2030.

Ces nouveaux instruments permettent de rembourser la dette existante (un TLB de 975 millions d'euros avec échéance 2029), de couvrir les frais de transaction et de mobiliser 125 millions d'euros de liquidités supplémentaires. L'ensemble est calibré pour s'adapter à la structure capitalistique post-rachat, en allongeant les maturités et en diversifiant les leviers de financement.

Une notation de crédit jugée prudente mais cohérente

Dans le cadre de cette opération, l'agence Moody's a attribué à Dorna Sports une note de crédit Ba3, assortie d'une perspective stable. La décision repose sur plusieurs fondamentaux jugés solide :

  • Visibilité contractuelle élevée, avec des droits audiovisuels et des contrats de sponsoring pluriannuels couvrant l'essentiel des revenus ;
  • Rentabilité robuste, avec une marge d'EBITDA estimée entre 35 % et 37 % ;
  • Modèle "asset light" favorable à la génération de trésorerie, avec un cash-flow libre attendu de 80 millions d'euros en 2025, puis 100 millions d'euros en 2026 ;
  • Diversification des revenus et des territoires, notamment via les championnats MotoE et WorldSBK.

Moody's pointe néanmoins certains facteurs de vigilance, tels que le niveau d'endettement initialement élevé (levier brut estimé à 5,4x l'EBITDA en 2025), la taille limitée de l'opérateur à l'échelle mondiale, ou encore une dépendance géographique à certains marchés clés. Le levier devrait être progressivement réduit à 3,6x d'ici 2027, conformément à l'objectif de Liberty Media.

Un exercice 2023 marqué par la volatilité opérationnelle

Dorna Sports a publié ses résultats 2024 en amont de la finalisation du rachat. Le chiffre d'affaires s'est établi à 462 millions d'euros, en recul de 5 % par rapport à 2023. Cette contraction est liée à l'annulation de plusieurs Grands Prix (Argentine, Inde, Kazakhstan, Valence) pour des raisons politiques, logistiques ou budgétaires.

Malgré ce contexte, la société est parvenue à réduire ses pertes nettes de moitié, à -12,3 millions d'euros, contre près de -27 millions d'euros l'année précédente. La maîtrise des coûts fixes et la stabilité des revenus audiovisuels ont permis de préserver une marge opérationnelle proche de 35 %, avec un EBITDA ajusté estimé à 161 millions d'euros.

Une acquisition finalisée, adossée à un financement en capital

Le refinancement de la dette intervient à la suite de l'acquisition de 84 % du capital de Dorna Sports par Liberty Media, finalisée début juillet 2025 après l'approbation de la Commission européenne. La valorisation de la société est estimée à 4,4 milliards d'euros, dette nette incluse. Le solde de 16 % reste détenu par Carmelo Ezpeleta et son équipe de direction, qui conservent également le contrôle opérationnel de la structure basée à Madrid.

Pour financer la transaction, Liberty Media a levé près de 949 millions de dollars en août 2024 par le biais d'une émission publique d'action FWONK, via son entité Formula One Group. L'opération a été intégralement réglée en numéraire, sans émission d'actions auprès des vendeurs.

Une stratégie inspirée de la Formule 1

L’arrivée de Liberty Media au capital de Dorna s’inscrit dans une logique de convergence stratégique avec la Formule 1. Le groupe américain prévoit de dupliquer certains leviers de croissance appliqués à la F1 depuis 2017 : élargissement de la base de fans, valorisation numérique du contenu, internationalisation des courses et renforcement des formats marketing.

À moyen terme, Liberty vise à stabiliser le ratio d’endettement entre 3 et 4 fois l’EBITDA, et à maintenir une croissance rentable sur les marchés historiques comme émergents. En parallèle, des discussions ont été entamées avec les constructeurs MotoGP autour d’un rééquilibrage des revenus et d’une possible refonte du modèle contractuel, sur le modèle des Accords Concorde en F1.


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