Selon le rapport The European Club Finance and Investment Landscape, élaboré par l'Uefa, les clubs européens de première division ont réalisé un chiffre d'affaires 25,6 milliards en 2023, soit une augmentation d'un milliard par an depuis 2013.
La santé financière du football s'améliore petit à petit. Le football européen franchit des barrières et des records qui semblaient inaccessibles grâce à des revenus records et des investissements importants et des transferts sans précédent, selon le rapport The European Club Finance and Investment Landscape publié par l'UEFA.
En analysant les finances de 740 clubs et en incluant des indicateurs de performances clés pour 55 pays, le rapport fournit une image « définitive » des finances des clubs alors que le football laisse derrière lui la crise du Covid-19.
Les clubs européens de première division dans leurs pays respectifs ont réalisé un chiffre d'affaires combiné de 25,6 milliards d'euros en 2023, laissant derrière eux les 23 milliards réalisés en 2019 et les 23,9 milliards de 2022, qui constituaient jusqu'alors le record absolu.
Par sources de revenus, au cours des dix dernières années, les recettes provenant des compétitions organisées par l'Uefa ont doublé, tandis que celles provenant de la vente de droits audiovisuels ont augmenté de 80% ; les recettes commerciales et de sponsoring de 70% ; les ventes de billets de 48% ; et les autres recettes de 42%. En outre, le volume d'affaires généré par la vente et l'achat de joueurs a doublé depuis 2013.
Malgré la généralisation des milliards, il existe une nette polarisation entre les pays : les équipes de Premier League ont réalisé un chiffre d'affaires de 6,5 milliards d'euros ; 3,3 milliards pour les clubs espagnols ; les clubs allemands ont facturé 3,2 milliards d'euros; et les équipes italiennes 2,2 milliards d'euros. En comparaison, le chiffre d'affaires combiné des clubs de première division roumaine s'élève à 90 millions d'euros et celui des clubs norvégiens à 161 millions d'euros.
Les recettes audiovisuelles restent le principal facteur de divergence entre les chiffres d'affaires des clubs européens, tandis que les recettes générées par la redistribution des participations aux compétitions de l'Uefa restent la source la plus équitable. En effet, les équipes anglaises ont tiré un peu plus de 3 milliards d'euros de la vente de leurs droits audiovisuels en 2023, contre 2 millions d'euros pour les équipes islandaises ou 3 millions d'euros pour les équipes slovaques.
L'augmentation générale des recettes et la reprise après la pandémie se sont traduites par une hausse des coûts. Les clubs européens ont dépensé 17,3 milliards d'euros pour les salaires des joueurs et du personnel de l'équipe première en 2023, soit 2,4% de plus qu'en 2022 et 17,7% de plus qu'en 2019.
Le rapport souligne que « les salaires restent insoutenables dans plusieurs ligues », absorbant 89% des recettes dans les clubs français, 88% dans les clubs belges et turcs et 83% dans clubs italiens. En revanche, les coûts salariaux absorbent moins de 60% des recettes en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suède.
Les clubs européens ont augmenté leur chiffre d'affaires de 7,1% en 2023
Compte tenu du renforcement du fair-play financier appliqué par les principales ligues européennes, LaLiga étant l'une des compétitions les plus contrôlées, « les derniers chiffres montrent clairement que les clubs font le nécessaire et essaient de contrôler leurs coûts », admet le régulateur dans son rapport.
En 2023, la masse salariale des clubs européens a augmenté de moins de 3%, contre une hausse annuelle de 6% entre 2021 et 2022 et de 9% entre 2020 et 2021, ce qui montre une diminution progressive de la tendance à la hausse.
Dans le même temps la reprise post-covid a entraîné une augmentation de 49% des recettes provenant des transferts et les prévisions indiquent un coût de transaction net de plus d'un milliard d'euros pour la saison en cours. Brighton & Hove Albion, Lille et l'Ajax ont été les plus gros générateurs de revenus provenant de la vente de joueurs, bien que les montants n'aient pas été divulgués.
La réduction des coûts et la récupération des revenus des transferts de joueurs se traduisent par un bénéfice net pour plusieurs clubs européens en 2023. La combinaison de ces deux facteurs a créé un retour à la rentabilité en termes de bénéfice d'exploitation (avant transferts) en 2023, après trois années de pertes. Quatre clubs ont enregistré des bénéfices d'exploitation supérieurs à 100 millions d'euros l'année dernière : Manchester United, Napoli, Arsenal et le Bayern München.
La reprise post-covid a conduit à une augmentation de 49% des recettes provenant des transferts
L'exercice 2023 a été également l'année de l'équilibre des fonds propres. Les clubs européens ont enregistré une hausse généralisée de 18% de leur situation nette entre 2022 et 2023. Cependant, la santé des bilans varie considérablement selon les clubs et les pays d'Europe : plus de 150 équipes ont déclaré une situation nette positive en 2023 équivalent à plus de la moitié des recettes, tandis que plus de 250 clubs ont déclaré une situation nette négative, principalement en Europe de l'Est et en Turquie.
Enfin, l'exercice écoulé a été caractérisé par de forts investissements dans les stades, même s'ils restent inférieurs aux dépenses d'avant-covid Les investissements des clubs dans les stades, les installations d'entraînement et d'autres actifs se sont élevés à 1,1 milliard d'euros, contre un montant record de 1,5 milliard d'euros en 2019.
Au cours des cinq dernières années, les clubs de Premier League ont investi 2,5 milliards d'euros dans ces actifs, contre 2,2 milliards d'euros pour les clubs français, allemands, italiens et espagnols.
Le rapport inclut également le changement de propriétaire en tant qu'investissement dans les clubs. En Effet, près de 100 équipes européennes ont changé d'actionnaires majoritaires depuis 2021, « ce qui représente une période de demande d'investissement sans précédents dans les clubs européens malgré la pandémie ».
Crédit image de couverture : Lega Serie A.
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