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| Crédit image : Chivas de Corazón |
La Liga MX, la principale compétition de football mexicaine, est sur le point d'entrer dans une nouvelle ère avec un partenariat ambitieux impliquant Apollo Global Management et la NFL. Après plus de deux ans de négociations, un cadre formel a été présenté aux 18 clubs de la ligue pour un vote décisif. Cet accord, qui pourrait restructurer le paysage du football mexicain, suscite à la fois des espoirs de modernisation et des interrogations sur ses implications à long terme.
Un investissement conséquent et stratégique
Selon les documents consultés par Sportico, le fonds d'investissement Apollo Global Management avait initialement proposé, en 2022, une offre de 1,25 milliard de dollars en échange de 20 % des profits générés par les droits audiovisuels internationaux de la Liga MX sur une période de 50 ans. Bien que les détails actuels restent flous, cette injection de capital représente une opportunité inédite pour la ligue de consolider sa structure commerciale et de renforcer sa compétitivité internationale.
La participation de la NFL (National Football League), annoncée dans les dernières phrases de négociations, ajoute une nouvelle dimension à cet accord. La ligue la plus riche du monde apporterait son expertise en matière de gouvernance et de marketing sportif. Cette collaboration pourrait donner un élan à l'internationalisation de la Liga MX, qui bénéficie déjà d'une forte audience aux États-Unis, où elle est la deuxième ligue de football la plus suivie après la MLS (Major League Soccer).
Par ailleurs, des discussions ont été évoquées avec la MLS pour développer davantage leur partenariat existant, notamment avec une possible League Cup 2.0 prévue en 2027. Ce projet reflète une volonté de rapprocher encore plus les deux ligues dans une région où le football connaît une croissance exponentielle.
La centralisation des droits commerciaux, une révolution
L'un des changements majeurs proposés concerne la création d'une entité appelée La Comercializadora. Cette nouvelle organisation serait chargée de regrouper et de gérer les droits commerciaux de la Liga MX, y compris les accords de sponsoring et de diffusion. Actuellement, les clubs gèrent individuellement leur droits audiovisuels, une situation qui profite surtout aux grandes équipes comme Chivas ou Club America, capables de négocier des contrats lucratifs aux États-Unis.
Cette centralisation permettrait à la ligue d'augmenter la valeur globale des droits et de négocier des accords plus compétitifs à l'échelle internationale, à l'image des grandes ligues européennes ou nord-américaines.
Cependant, l'approbation de l'accord repose sur un vote unanime des 18 clubs de la Liga MX, ce qui pourrait s'avérer complexe. Les plus riches, qui bénéficient actuellement de l'autonomie dans la gestion de leurs droits, pourraient percevoir ce regroupement comme une perte de contrôle et une réduction de leurs revenus individuels. À l'inverse, les clubs de moindre envergure, qui peinent à attirer des sponsors majeurs, pourraient voir dans cette centralisation une opportunité de mieux rivaliser financièrement.
De plus, la durée initiale de 50 ans proposée dans l'offre d'Apollo suscite des préoccupations. Un tel engagement pourrait limiter la flexibilité de la ligue à s'adapter à de nouvelles opportunité ou à des changements dans l'industrie du sport.
Un potentiel de transformation, mais des risques à considérer
Juan Carlos Rodriguez, président de la Fédération mexicaine de football, qualifié cet accord de « plus grand projet de transformation de l'histoire du football mexicain ». Si l'investissement est approuvé, il pourrait non seulement moderniser la LigaMX, mais aussi restructurer la pyramide du football mexicain, en améliorant les infrastructures, en attirant davantage de talents, internationaux et en augmentant la visibilité de la ligue à l'étranger.
Néanmoins, cette transformation ne serait pas sans conséquences. L'influence croissante de fonds d'investissement étrangers et d'acteurs comme la NFL pourrait entraîner une dilution de l'identité nationale du football mexicain. Par ailleurs, la concentration des droits dans une seule entité pourrait creuser les inégalités entre les clubs si les revenus ne sont pas redistribués équitablement.
En somme, l'entrée d'Apollo Global Management et de la NFL dans la Liga MX pourrait marquer un tournant décisif dans l'histoire du football mexicain. Ce projet ambitieux, qui mise sur une meilleure gouvernance et une expansion commerciale internationale, offre des perspectives prometteuses. Toutefois, il soulève aussi des interrogations sur les équilibres de pouvoir, la pérennité des engagements financiers et l'impact sur l'écosystème local.
Le vote des clubs, prévu dans les prochaines semaines, sera déterminant pour l'avenir de la Liga MX. Ce moment critique pourrait sceller l'alignement du football mexicain sur les standards des grandes ligues mondiales ou révéler les limites d'une telle restructuration dans un environnement aussi complexe que compétitif.
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