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Coupe du monde des clubs, quand les joueurs boudent 2,5 milliards d'euros

Le nouveau format du Mondial des clubs ne séduit pas les joueurs et les ligues et pourtant la Fifa promet une compétition à coup de milliards.
Le nouveau format de la compétition avec 32 équipes et organisée tous les quatre ans, a pour objectif de rapporter encore plus que les revenus télévisuels de grandes ligues européennes en dehors de la Premier League. Le vainqueur de l'édition 2025, qui se déroulera aux États-Unis, empochera environ 100 millions, soit six fois plus que ce que ne rapporte l'actuel format.

Personne ne conteste la capacité de Gianni Infantino à faire du business autour de la Coupe du monde. De record en record, il a déjà prévu un budget de 11 milliards de dollars, (10,08 millions d'euros) pour le triennat 2023-2026, jusqu'à la Coupe du monde en Amérique du Nord. Les deux prochains, qui seront clôturés par les Mondiaux 2030 et 2034, devraient également dépasser les plafonds de recettes.

Cependant, l'avocat suisse et président de la Fifa se trouve face à un dilemme pour une autre Coupe du monde... Celle des clubs. Bien que le football de clubs brasse la plus grande partie de l'argent qui circule dans cette industrie, la Fifa ne parvenait pas en tirer le meilleur parti. Jusqu'à aujourd'hui. Si les prévisions de l'organisation se concrétisent, la nouvelle Coupe du monde des clubs à partir de 2025 stimulera les millions à empocher. Le business plan a tracé les lignes à suivre pour générer 2,5 milliards d'euros, avec un gros coup de pouce commercial, dont les clubs garderaient 2 milliards d'euros.

L'ascension économique est indiscutable, tout comme l'opposition des joueurs, qui considèrent qu'il s'agirait d'un fardeau encore plus lourd pour un calendrier déjà chargé, et des ligues nationales, qui voient leur part du gâteau mondial en termes de droits de télévision et de sponsoring menacée. Et le fait est que, si ces prévisions se réalisent, la Fifa multiplierait par plus de 100 ce qu'elle obtient aujourd'hui, avec une compétition, qui cette année a eu du mal à trouver des diffuseurs. En Espagne, par exemple, aucune chaîne de télévision n'a voulu acheter l'édition du Mondial des clubs qui s'est déroulé en décembre en Arabie Saoudite. Pour l'attrait financier, seulement 16 millions d'euros seront redistribués aux clubs, dont 5 millions pour le vainqueur.

Le projet a également été déplacé d'un endroit à l'autre au fur et à mesure qu'il prenait forme. La pandémie du Covid-19 a tout retardé et a modifié certains concepts. En 2019, le nouveau modèle a commencé à prendre forme, mais avec 24 équipes et en se tournant vers l'Asie. Le Japon et le Golfe aspiraient à accueillir la compétition, mais la Fifa, dans son projet de conquête de l'Amérique du Nord, confie l'organisation aux États-Unis et élargit la liste à 32 équipes, dont 12 européennes.

Le tournoi servira également de test pour les stades et les services de la Coupe du monde 2026, dans une sorte de ce qui était autrefois la Coupe des confédérations, bien qu'avec la participation des meilleurs clubs de la planète. Un attrait pour les diffuseurs, qui se retrouveront avec un produit plus long que la semaine du format actuel, et aussi pour les sponsors, qui se retrouveront avec un mélange de Ligue des champions et de Copa Libertadores pour étendre le rayon d'activité.

L'autre aspect clé du projet est sa durée et sa périodicité. La compétition aura lieu tous les quatre ans et durera un mois. Pour l'instant, Infantino n'a pas donné de détails sur la formule de calcul des revenus ni sur leur répartition, mais pour le vainqueur ce sera environ 100 millions d'euros, d'après ce qui a été révélé au cours des mois de négociations. La participation, en pleine période estivale de préparation de la prochaine saison, sera assortie d'une indemnité de 50 millions d'euros.

Pour l'instant, au niveau de l'Uefa, il y a déjà huit clubs qualifiés et quatre places vacantes. Il n'y a que deux places par pays et par classement, tout en sachant qu'une place supplémentaire est réservée au vainqueur de la Ligue des Champions de cette année.

Le refus des ligues et des joueurs


À cet égard, la Fifa se heurte à l'opposition des footballeurs. Leur syndicat mondial, Fifpro, rappelle que désormais « les footballeurs auront une saison de onze mois avec peu de perspectives de repos avant le début de la saison suivante ». « Sans mettre en œuvre davantage de mesures de sécurité pour la charge de travail des joueurs, (la Fifa) fait preuve d'un manque de considération pour la santé mentale et physique des joueurs concernés, ainsi que d'un mépris pour leur vie personnelle et familiale », a déclaré la Fifpro après l'approbation du nouveau modèle.

Les ligues nationales ont également exprimé leur opposition. Leur association mondiale, le World League Forum (WLF), a ajouté que, outre la charge d'efforts imposée aux joueurs, la nouvelle Coupe du monde des clubs « pourrait avoir des conséquences néfastes pour l'économie du football », et a dénoncé le fait que la décision « ait été prise unilatéralement, sans consultation ni accord avec les ligues, les clubs, les joueurs et les supporters ».

Quid de la Super League


« Les clubs jouent un rôle fondamental dans le football, et la Coupe du monde des clubs 2025 marquera un événement historique qui offrira aux représentants de toutes les confédérations le cadre idéal pour briller sur le terrain au plus haut niveau », a répondu Infantino aux plaintes.

Dans son discours au Conseil de la Fifa, il a souligné que « ce sera une compétition ouverte basée sur le mérite sportif et au cœur de nos efforts pour parvenir à un football véritablement mondial », dans une allusion apparemment directe à la Super League. Cependant, Infantino n'a jamais pris une position frontale contre la nouvelle compétition de clubs proposée par le Real Madrid et le FC Barcelona, et ses relations avec l'Uefa ne sont pas au beau fixe.


Crédit image de couverture : Fifa

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