Les ventes ont augmenté de 6% par rapport à 2021. L'entreprise clôture l'année 2022 avec un bénéfice de 638 millions d'euros.
Les affaires marchent chez Adidas, mais pas au rythme souhaité. Le géant allemand a réussi à augmenter ses ventes de 6% en 2022, jusqu'à 22,51 milliards d'euros. Une croissance certes, mais un chiffre toujours en dessous du niveau atteint avant la crise du Covid-19, 23,64 millions d'euros.
Les effets de la pandémie, particulièrement en Chine, couplés à l'inflation ont réduit de 70,4% le bénéfice. La marque a trois bandes a clôturé l'exercice 2022 avec un profit de 638 millions d'euros, un montant proche du résultat de 2020 (443 millions d'euros) et de loin inférieur à ce qui semblait être une reprise en 2021, 2,16 milliards d'euros.
Cette baisse de performance est principalement due à la hausse des coûts d'exploitation. L'inflation a augmenté les coûts des matériaux de 13,2%, à 11,80 milliards d'euros. En plus de certaines conséquences de la pandémie, la multinationale allemande a difficilement digéré le divorce commercial avec Kanye West. Un manque à gagner chiffré à 700 millions d'euros en 2023, mais au cours de l'exercice 2022, la société a multiplié par 19 ses pertes dues à la dépréciation.
En outre, les charges du personnel ont également augmenté de 7,4% pour atteindre 2,86 milliards d'euros. Adidas a terminé l'année 2022 avec 59 258 employés. La dépréciation et l'amortissement ont augmenté de 6,9% pour atteindre 1,22 milliard d'euros. Les frais de distribution et de ventes se sont élevés à 153 millions, une hausse annuelle de 17,7%.
Au niveau du chiffre d'affaires, les ventes du géant allemand ont été soutenues par la région Europe, Moyen-Orient et Afrique avec une activité qui a généré 8,55 milliards d'euros. La croissance a été 10% par rapport à l'année 2021 en tenant compte des fluctuations monétaires. Juste derrière, arrive l'Amérique du Nord, qui a progressé de 25% avec un chiffre d'affaires de 6,40 milliards d'euros.
Les régions Asie-Pacifique et l'Amérique latine ont enregistré respectivement une croissance annuelle de 2% (2,24 milliards d'euros) et de 46% (2,11 milliards d'euros). En revanche, le marché chinois a fortement freiné la croissance espérée de la société avec une baisse de 31% des ventes, soit 3,18 milliards d'euros dégagés au cours de l'année 2022. La Chine est le seul marché qui n'a pas augmenté ses revenus par rapport à 2021.
Par produit, l'activité de la firme allemande dépend à 54,8% de la vente de chaussures. Les recettes de ce segment s'élèvent à 12,40 milliards d'euros, soit 9,4% de plus qu'en 2021. L'habillement a contribué à hauteur de 8,73 milliards d'euros et 1,49 milliard proviennent de l'équipement.
Prévision de croissance malgré les aléas macroéconomiques
En février 2022, Adidas a conclu la vente des activités de Reebok au groupe américain Authentik Brands. L'entreprise allemande a reçu un paiement initial de 1,17 milliard d'euros de cette transaction évaluée à deux milliards. En outre, elle recevra un paiement supplémentaire de 500 millions d'euros si les ventes de Reebok dépassent un certain chiffre entre le 1er mars 2022 et le 31 décembre 2031.
À l'horizon 2023, Adidas s'attend à ce que la toile de fond macroéconomique et les tensions géopolitiques du continent européen continuent d'affecter la confiance des consommateurs. Le risque élevé de récession en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que l'incertitude quant à la vitesse et à l'ampleur de la reprise en Chine affecteront le fabricant d'articles de sport.
En outre, Adidas étudie toujours l'impact de la non-vente de l'ensemble des stocks de Yeezy, la marque créée conjointement avec le rappeur Kanye West. Le fait de ne pas vendre tous les produits existants réduirait les recettes de 1,2 milliard d'euros et le bénéfice d'exploitation d'environ 500 millions d'euros d'ici à la fin de l'année 2023.
La multinationale s'attend également à un coût exceptionnel pouvant atteindre 200 millions d'euros cette année dans le cadre de sa révision stratégique en cours. L'entreprise s'attend à ce que les ventes, hors taux de change, diminuent à un chiffre. Elle s'attend également à enregistrer une perte d'exploitation de 700 millions d'euros.
"Nous ne sommes pas aussi performants que nous le devrions, mais nous avons les ingrédients pour gagner : une grande marque, de la crédibilité, de l'authenticité, de l'innovation, des partenariats, des personnes très talentueuses et un réseau mondial", a déclaré Bjorn Gulden, directeur général du groupe.
L'ancien PDG de Puma, qui a rejoint la marque à trois bandes, a également souligné que "la pandémie a entraîné des problèmes qui n'ont pas peut-être pas été abordés de manière aussi pragmatique qu'il aurait dû l'être" avant d'ajouter que l'année 2023 "ne sera pas facile".
Crédit image de couverture : 24tv
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