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ACB risque de perdre 20% de son activité économique en 2019-20

Le Real Madrid, sacré champion de la saison 2018/2019

Alors que les comptes sont dans le rouge depuis plus d'une dizaine d'années, les clubs de l'ACB s'attendent à des pertes conséquente si la phase finale de ses championnats ne se déroule pas. Pendant ce temps, la ligue cherche des formules pour sauver les meubles.

Le Covid-19 pousse à l'ingéniosité. Les compétitions sont paralysées et les clubs cherchent les meilleurs moyens pour éviter le naufrage dans la pire crise de l'industrie du sport depuis 1945. Dans le cas du basket professionnel espagnol, le budget record de 32,9 millions d'euros prévu pour cette saison 2019-20 risque de fortement diminuer. La ligue est désormais contrainte à ajuster cette prévision de même que les clubs qui font partie de cette association. Le dernier recours pour éviter de fortes dommages reste la tenue des phases finales dans un lieu unique, où douze équipes se mesureront pour le titre.

Les basket espagnol dans le rouge


Depuis plus de dix ans, le basket professionnel espagnol se serre la ceinture pour maintenir son activité économique sur les flots. Cependant la crise du coronavirus est bien partie pour mettre du plomb dans l'aile. L'avenir de la saison, comme dans toute les compétitions sportives est en suspens et dans les clubs, on essaie de raccorder les bouts de ficelles pour minimiser les dégâts.

« Pour cette saison, nous espérons un bénéfice de 300 000 euros. Si nous ne la terminons pas, c'est sûr que nous n'atteindrons pas cet objectif. Dans ce cas, nous éviterons les pertes, sinon nous essaierons de les compenser les années à venir », explique Félix Hernandez, président d'Iberostar Tenerife. Le club des Canaries travaille sur un plan de trois ans. Après sept années de résultat net positif, il espère puiser dans ces réserves pour couvrir le possible résultat négatif que la crise provoquera.

Enchaîner sept saisons d'affilées avec des bénéfices n'est pas de coutume dans sur les parquets hispaniques. Selon, les dernières données disponibles, en 2017/2018, les clubs de LaLiga Endesa (première division, NDLR) ont enregistré des pertes totales de 80 millions d'euros dont 50 millions d'euros provenaient du FC Barcelone et du Real Madrid. Concernant ces deux entités, la section de football compense les lacunes du basket-ball et le même cas se voit aussi au Real Betis. En revanche, le Saski-Baskonia présente un cas particulier. Le club d'Alava, après avoir sauvé le Deportivo Alavés et formé une alliance avec lui, reçoit chaque année 4% des revenus de l'entité footballistique pour augmenter ses propres revenus.


À Valence, le partenariat avec Juan Roig (président et principal actionnaire de Mercadona, NDLR) apporte une contribution à hauteur de 72% du budget. Ce qui permet la pérennité du club de Taronja. Le même mécanisme a lieu aussi à Unicaja et l'UCAM qui font de même avec Málaga et le CB Murcia. « Grâce à Juan Roig et Hortensia Herrero, nos mécènes, nous avons élaboré un plan de mesures pour faire face à la pandémie », admet Paco Raga, directeur général de Valencia Basket.

En ce qui concerne le Club Joventut de Badalona, l'actionnaire principal, le fonds Scranton (lié à la famille propriétaire de la société pharmaceutique Grifols, NDLR), a donné un nouveau souffle à la trésorerie du club qui, comme le reste des membres de l'ACB, sont à l'arrêt depuis la suspension sine die de LaLiga Endesa. « Nous avons un allié qui nous permet de faire facilement face à cette période avec un accompagnement qui nous permet de surmonter la situation. Au cours de cette saison, ils nous ont déjà aidé à respecter nos engagement de paiement », reconnaît Juan Antonio Morales, président de La Penya.

« Nous prévoyons une baisse de revenus entre 20% et 25%. Nous devons donc attirer plus de sponsors et réduire nos dépenses pour essayer de rééquilibrer les comptes », prévient le président d'Iberostar Tenerife, qui, non seulement reçoit le soutien du secteur hôtelier mais aussi de Cabildo de Tenerife. Aux Îles Canaries, l'Administration Publique joue un rôle important dans la pérennité des clubs, même si ces dernières années, ils ont tenté de réduire leur dépendance aux fonds publics et d'augmenter leurs propres revenus grâce au sponsoring, à la billetterie et à redistribution de l'ACB.

La fidélisation des socios et des partenaires pour survivre


Ce triangle formé par les supporters, les partenariats et l'ACB est le cheval de bataille de l'association et des clubs. « Le grand objectif est que la masse sociale renouvelle son abonnement pour l'année prochaine, bien que cela dépende de la situation économique de chacun », explique Morales. La répartition financière de l'ACB est également primordiale, car c'est de là que proviennent les revenus audiovisuels et des partenaires de la ligue. « Si la phase finale ne se déroule pas, le chiffre d'affaires de la ligue pourrait chuter de 20% », ajoute le président de Joventut, qui est convaincu que la direction du patronat travaillera dur pour éviter cette baisse des revenus.

Quant au mécénat qui, en 2017/2018, a rapporté 49 millions d'euros aux clubs et 45% de leurs revenus récurrents, l'essentiel est la fidélisation des marques. « Iberostar a été fortement touché par la crise, mais nos cinq principaux sponsors ont confirmé leur intentions de continuer malgré les contrats pluriannuels », explique Hernández.

Une partie de la stratégie de fidélisation des abonnés consiste précisément à la compensation ou, dans le cas de Valencia Basket, à rembourser jusqu'au dernier centime payé par les fans. « Le remboursement sera compris entre 30% et 42% de l'abonnement car nous avons également pris en compte les matchs de barrage même s'ils ne pourront pas être joués avec du public », explique José Puentes, directeur des opérations et des relations institutionnelles du club valencien.

D'autres club, comme Morabanc Andorra, reconnaissent que leur situation « n'est pas si dramatique », car «  la masse sociale n'est pas très importante, deux mille abonnés », selon le porte-parole du club. Des équipes comme San Pablo Burgos, Casademont Zaragoza ou Kirolbet Baskonia comptent jusqu'à 9 000 fans par match. Pour leur cas, le revers économique sera plus important.

La résolution des problèmes de trésorerie


La réduction des coûts a été réalisée, soit en approuvant le chômage partiel, soit en acceptant les réduction des salaires. Dans la plupart des cas, ces accords ont permis aux entités de ne pas réduire temporairement les effectifs. Par exemple, les joueurs et joueuses du Valencia Basket ont renoncé à 4% de leur salaire annuel afin que les autres employés puissent recevoir 100% de leur salaire pendant la pause.

Dans le cas du Barça, les joueurs ont accepté une réduction de 70% de leur salaire durant l'arrêt de la compétition, tandis que le Real Madrid a évité le chômage partiel avec une réduction des salaires pouvant aller jusqu'à 20%. En plus de cette baisse des dépenses, le fait de ne plus allouer de ressources à l'organisation des matchs a fortement contribué à la résolution des tensions de trésorerie.

Bien que les clubs n'aient pas encore défini un scénario de reprise pour la saison prochaine, Hernández d'Iberostar Tenerife est convaincu que la crise ne sera pas profonde. En revanche, Morales suppose que « la saison prochaine sera difficile », tandis qu'à Morabanc Andorra, ils affirment que « des mesures palliatives sont prises, mais sans source de revenus, on ne peut savoir ce qu'il se passera tant que les matchs ne reprennent pas ».

Il est clair que l'ACB mettra des années pour revivre un mercato comme celui de l'année dernière, avec l'arrivée de Nikola Mirotic au Barça, entre autres stars. « La saison prochaine sera compliquée et cela se verra des les principales dépenses des clubs. La masse salariale particulièrement. Le marché se fera clairement sur la conjoncture actuelle. Les investissements en salaire et en transfert vont diminuer », soutiennent-ils à l'ACB. Cet ajustement affectera particulièrement les clubs qui évoluent en Euroligue, explique Hernández. « Notre investissement dans les transferts ne sera pas consolidé car nos joueurs ne sont pas au niveau des équipes phares européennes » conclue-t-il.



Crédit-image : News Basket

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