Crédit image : AFC Ajax |
Le club néerlandais traverse une période délicate, marquée par des résultats financiers préoccupants et des performances sportives décevantes. Après avoir enregistré un bénéfice de 39 millions d'euros l'année précédente, l'AFC Ajax a annoncé une perte de 9,3 millions d'euros pour la saison 2023/2024. Cette chute est d'autant plus alarmante qu'elle survient dans un contexte où les revenus totaux du club ont diminué de 25 %, atteignant 233,5 millions, par rapport à l'exercice précédent
Une baisse de revenus alarmante
Dans son chiffre d'affaires, la baisse a été de 23 %, avec une réduction d'environ 50 millions d'euros. Concrètement, le chiffre d'affaires s'est élevé à 151,9 millions d'euros pour la saison 2023/2024, le sponsoring, représentant presque un tiers. À cet égard, deux renouvellement clés sont à noter : celui de Ziggo, qui continuera d'apparaître sur le maillot jusqu'en 2027, et celui d'Adidas, qui continuera d'habiller et d'équiper le club jusqu'en 2030. Malgré un léger ajustement de 3 %, les 40,1 millions de cette catégorie ont dépassé les paiements de l'UEFA, qui étaient autrefois la principale source de revenus réguliers.
Cependant, en 2023/2024, les revenus liés aux compétitions européennes ont chuté de 76 % après être passés de la Ligue des Champions à la Ligue Europa, et après une performance discrète dans cette dernière, le club n'a pas réussi à dépasser la phase de groupes et a été éliminé de la Conference League en huitièmes de finale. En conséquence, la somme perçue de l'UEFA est passée de 45,1 millions à 10,6 millions d'euros. En fait, le merchandising a même généré plus de revenus, avec 28,7 millions d'euros, malgré une baisse de 20 % par rapport à l'année précédente.
Curieusement, les ventes de billets pour les matchs européens à domicile ont légèrement augmenté, apportant 10,5 millions d'euros. En revanche, le stade a également vu ses revenus augmenter. En plus des recettes des matchs européens, le club a récolté 8,2 millions d'euros pour les matchs de compétitions nationales, 13,7 millions d'euros en abonnements de saison - égalant les chiffre de la saison précédente malgré l'absence de participation en Ligue des Champion - et 20,9 millions d'euros pour l'hospitalité et les VIP. Cette dernière catégorie a connu une augmentation de 16 % par rapport à l'année précédente, grâce à l'ajout de 500 sièges premium.
La rescousse des plus-values n'a pas suffi
Quoi qu'il en soit, les pertes du club auraient été beaucoup plus importantes si, une fois de plus, l'Ajax n'avait pas tiré profit de la vente de ses jeunes talents. L'année dernière, les plus-values réalisées grâce aux transferts ont atteint 81,5 millions d'euros, un montant qui serait très élevé pour d'autres clubs européens, mais pas tant que cela à Amsterdam. En fait, ce chiffre était inférieur de 30 % à celui de 2022/2023, ce qui fait le club le met en avant comme l'une des raisons de ses pertes.
Du côté des dépenses, le club a dû ajuster ses coûts. Les dépenses au niveau du personnel ont baissé de près de dix millions d'euros, atteignant 101,9 millions d'euros. De ce montant, 62,4 millions sont attribué aux salaires des joueurs, avec un ajustement de 12 % par rapport à l'année précédente, tandis que 16,2 millions d'euros ont été versés à l'ensemble du personnel technique (entraîneurs, médecins, etc.). Le club a également consacré 23,3 millions d'euros au personnel non sportif, soit une augmentation de 14 % par rapport à 2022/2023.
Perspective pour 2024/2025
Dans son rapport, l'Ajax présente également des perspectives pour la saison 2024/2025. Le club prévoit d'enregistrer de nouvelles pertes cette saison. Les raisons sont les mêmes que celles de la saison précédente : sa présence en Ligue Europa - et non en Ligue des Champions - et les plus-values sur les transferts réalisées jusqu'à présent, avec une incertitude concernant ce que pourra obtenir la direction sportive sur le marché des transferts en janvier.
« La diminution des primes européennes ne compense que partiellement la réduction des coûts opérationnels, y compris les salaires fixes des joueurs. Afin de maintenir une santé financière durable, des réductions de coûts structurels supplémentaires seront mises en œuvre cette saison », a indiqué le club.
Enfin, en ce qui concerne le bilan, la dette à long terme a augmenté de 8 %, atteignant 189,7 millions d'euros « en raison d'une augmentation des obligations à long terme liées aux transferts », tandis que la dette à court terme a également augmenté de 30 %, atteignant 164,3 millions d'euros. Au 30 juin 2024, les capitaux propres du club s'élevaient à 226,4 millions d'euros.
Des choix stratégiques et cruciaux à venir
Face à ces défis, l'Ajax la pris des mesures pour stabiliser sa situation financière. Selon le journaliste néerlandais Tom Knipping, le club a anticipé ces difficulté en contractant un prêt de 20 millions d'euros. « Même si Ajax ne joue pas en Ligue des Champions l'année prochaine, des options comme la vente de sa portefeuille d'investissement pourraient offrir des solutions », précise-t-il.
Cependant, la gestion des finances à court terme ne doit pas masquer les défis structurels à long terme. Le club doit réussir à transformer ses talents en revenus durables, mais le manque de joueurs d'élite issus de sa formation est inquiétant. Les ventes récentes de Jurriën Timber, Mohammed Kudus et Edson Alvarez, qui ont rapporté au club plus de 80 millions, ne peuvent être considérées comme une solution durable.
Le coût de l'effectif est également pointé du doigt par Steven Verseput et Joris Kooiman dans un article d'analyse publié sur NRC. « L'Ajax doit désormais trouver un équilibre entre la réduction des coûts et l'investissement dans la qualité de l'équipe », soulignent-ils. Selon eux, la masse salariale des joueurs, bien qu'en baisse à 62,4 millions d'euros, reste très élevée pour des standards du football néerlandais.
En somme, l'AFC Ajax est à un tournant crucial. La nécessité de réforme structurelle et d'une gestion prudente des finance est plus pressante que jamais. Les dirigeant doivent agir rapidement pour redresser non seulement la situation financière mais aussi les performances sportives du club. Le développement de talents interne tout en adaptant son modèle économique aux exigences du football moderne sont recommandés pour une meilleure compétitivité sur la scène européenne.
0 Commentaires