Chen Yansheng, président du RCD Espanyol. (Crédit image : BeSoccer) | ge |
Le club a clôturé la saison 2019/2020 avec 135 millions de revenus, un record. La pandémie a fortement réduit son bénéfice, mais l'opération de retour dans l'élite se fera avec un budget que la deuxième division espagnole n'a jamais connu.
« L'expérience de la saison dernière doit servir de leçon ». Ce sont les mots de Chen Yansheng, président du RCD Espanyol à propos de la relégation en Segunda. L'équipe catalane a donc quitté l'élite avec « le plus mauvais bilan sportif de son histoire », comme l'a souligné à son tour le directeur général, José Maria Durán, cependant, les résultats économiques n'ont jamais été aussi bons. Le club envisage donc de s'appuyer sur la solidité de ses finances pour revenir le plus rapidement possible dans la plus haute catégorie du football espagnol. Et pour cela, le budget de cette campagne 2020/2021 sera sans doute un soutien non négligeable.
Un budget record pour la catégorie argent
72,6 millions d'euros. C'est le muscle financier qu'a exhibé le conseil d'administration et validé par l'Assemblée Générale des actionnaires du club blanquiazul le 10 décembre dernier. Une réunion qui s'est tenue en visioconférence et au cours de laquelle tous les points de l'ordre du jour ont été approuvés.
Le chiffre est un record pour la deuxième division espagnole et pourtant, l'Espanyol a assuré que ce budget a été élaboré avec beaucoup de prudence en raison de la crise actuelle. « Le budget a été établi selon des hypothèses et des critères prudents, qui tiennent compte d'éventuels événements économiques défavorables, raisonnablement estimés en fonction de la situation sanitaire actuelle », a commenté le conseil d'administration.
L'arsenal est lourd pour les concurrents, mais le club dirigé par José Maria Durán prévoit une baisse de 50% des revenus par rapport à saison 2019/2020, qui s'est clôturé avec 135 millions d'euros de chiffre d'affaires total. La cause provient naturellement de la descente même si les revenus estimés sont similaires à ceux des équipes modestes de première division.
Le chiffre d'affaires net sera de 50,39 millions d'euros, dont 41,24 millions d'euros correspondent à la télévision, qui comprend aussi l'aide à la descente de 30 millions d'euros. En plus, le club s'attend à réaliser des plus-values de 20 millions d'euros sur le marché des transferts.
En ce qui concerne les autres sources revenus, les abonnements vont baisser de 56% par rapport à 2019/2020 en raison de la fermeture des stades. Le club espère la réouverture en février 2020 pour que cette source rapporte 2,43 millions d'euros. Au niveau du secteur commercial 5,77 millions d'euros sont attendus. Malgré la relégation, l'entité a pu conserver quelques-uns de ses partenaires historiques comme Riviera Maya, CaixaBank, Innjoo ou encore Estralla Damm. En outre, le sponsoring principal a été sauvé in extremis avec l'arrivée de Betway, même si cela pose encore un autre problème dans le court terme avec la règlementation de la publicité des bookmakers qui s'appliquera bientôt en Espagne.
Par ailleurs, dans le but de réaliser un bénéfice avant impôts de 1,15 million d'euros l'Espanyol a décidé de maîtriser ses charges. La masse salariale a été fortement ajustée de 76% et descendra jusqu'à 39,33 millions d'euros, dont 25,46 millions alloués à l'équipe première. Notons aussi que la direction a pu conserver des joueurs comme Adrián Embarba, Leandro Cabrera ou en Raúl de Tomás. Trois éléments arrivés l'hiver dernier avec des contrats établissant des mesures correctives en cas de descente. Au total le club comptabilise 71,41 millions d'euros de dépenses.
2019/2020, une saison « historique »
« Les chiffres enregistrés lors de la saison 2019/2020 sont les meilleurs de l'histoire en termes économiques, mais ils coïncident avec le pire classement de l'histoire ». Le constat Durán, arrivé en cours de saison pour piloter le projet de l'entité perica.
En effet, l'Espanyol n'a pas du tout brillé sur les pelouses de LaLiga Santander, mais sa participation à la Ligue Europa lui a été bénéfique sur le plan économique. Le chiffre d'affaires net en 2019/2020 s'est amélioré de 22,5% et a atteint 98,2 millions d'euros. À cela s'ajoutent 29,89 millions de plus-values des transferts, notamment grâce aux ventes de Borja Iglesias au Real Betis et de Mario Hermoso à l'Atletico de Madrid.
Les paiements de l'UEFA ont rapporté 13,4 millions d'euros, tandis que la télévision a augmenté de 7,9% d'une année sur l'autre. La plus belle progression se situe au niveau du marketing, grâce au parrainage du groupe chinois LD Sport. En ce sens, les revenus publicitaires ont augmenté de 26% alors que le merchandising a baissé de 1,9% en raison du déclenchement de crise sanitaire.
Cet impact sur la vie sociale mondiale a été fortement ressenti dans tout ce qui entoure la billetterie et la présence des fans dans les stades. Ainsi, on note une réduction de 22% des revenus provenant abonnements et de 16% de la billetterie libre.
Au niveau des dépenses, le renforcement de l'effectif pour l'Europe s'est reflété sur la masse salariale qui a bondi de 25,3%, jusqu'à 69,25 millions d'euros. Le montant le plus élevé de l'histoire de l'Espanyol malgré le fait que les joueurs de l'équipe première aient accepté de baisser leur rémunération de 4% au début de la crise. Toujours dans l'investissement réalisé pour améliorer l'équipe, les amortissements, fortement liés au recrutement, ont augmenté de 22,2%, à 16,55 millions d'euros.
Les autres charges d'exploitation ont aussi augmenté de 46,1% notamment en raison de la participation à la Ligue Europa. Le club a rajouté un million de plus dans ses frais déplacements tandis que les approvisionnements ont atteint 2,33 millions, soit 19,6% de plus.
Au final, le RCD Espanyol a pu sauver un bénéfice de 9,13 millions d'euros au cours de la saison 2019/2020. Une campagne marquée par la pandémie et qui, de surcroit, est la pire dans le domaine sportif. L'entité contrôlée par Chen Yansheng à travers Rastar Group, qui détient 99% des actions, espère « inverser la situation sportive et revenir plus fort que jamais ». C'est ce qu'a souligné l'actionnaire majoritaire, qui par ailleurs, a tenu à réaffirmer son « engagement total » envers le club dans ces périodes difficiles.
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