Le mythique stade, située à l'ouest de Milan, est partagé par les deux clubs emblématiques de la ville. Crédit image : Giuseppe Carotenuto / L'Equipe |
Alors que les clubs de l'Inter et de l'AC Milan poursuivent leurs réflexions sur la construction d'un nouveau stade, plusieurs obstacles économiques, politiques et administratifs entourent la possible vente du mythique stade San Siro. L'avenir de cette infrastructure historique, également connue sous le nom de Stadio Giuseppe Meazza, reste incertain alors que les discussions entre les clubs et la municipalité de Milan s'intensifient.
Depuis décembre 2021, les deux clubs milanais avaient initialement présenté un projet ambitieux de construction d'un nouveau stade, baptisé "La Cattedrale". Ce projet devait voir le jour sur des terrains situés à Rozzano ou à San Donato, deux zones en périphérie de Milan. Cependant, face à la complexité des démarches bureaucratiques et au retards administratifs, l'Inter et l'AC Milan ont dû reconsidérer leurs options, envisageant désormais une possible acquisition du San Siro lui-même.
Le principal enjeu pour les clubs réside dans le choix stratégique entre deux options : obtenir un droit de superficie à très long terme ou procéder à un achat définitif du stade et des zones environnantes. Toutefois, cette décision dépend en partie de la détermination des coûts de l'opération. La municipalité de Milan, propriétaire actuelle du stade, a estimé sa valeur à environ cent millions d'euros. Néanmoins, l'évaluation finale sera réalisée par l'Agence des Impôts, et le prix exact auquel le stade pourrait être cédé reste à définir, selon Repubblicca, dans son édition de dimanche.
La situation se complexifie davantage en raison de la nécessité d'une réévaluation financière des coûts de rénovation du stade. Les clubs travaillent activement avec des techniciens et des consultants financiers pour établir un budget réaliste avant de poursuivre les négociations avec la municipalité. Ces discussions pourraient aboutir à la formalisation d'une proposition claire de la part des clubs lors d'une réunion prévue pour la mi-septembre, où le véritable coût du San Siro pourrait enfin être révélé.
Au-delà des aspects économique, cette affaire est également marquée par des tensions politiques croissantes. Les conseillers municipaux milanais, tant de la majorité que de l'opposition, exigent que la question soit débattue en séances plénière, étant donné qu'il s'agit d'un bien public d'une grande importance pour la ville. Certains conseillers, comme Carlo Monguzzi et Enrico Fedrighini exprime leur inquiétude quant à la possibilité que la municipalité avance dans les négociations sans impliquer le Conseil municipal.
En parallèle, la municipalité envisage diverses options pour la gestion future du stade. Parmi celles-ci figure la possibilité d'un appel d'offres pour la vente ou la concession du droit de superficie. Une autre option pourrait consister à lancer une procédure d'appel d'offres basée sur une proposition émanant des clubs eux-mêmes, leur accordant ainsi un droit de préemption. Ces différents alternatives compliques davantage la prise de décision et rallongent le processus.
Enfin, il est important de rappeler que la vente du stade avait déjà été envisagée dans les Plans de cessions annexés au budget prévisionnel 2019-2021 de la municipalité. À l'époque, la délibération mentionnait la "valorisation du Meazza", bien que ce projet ait été abandonné par la suite en raison de la complexité des travaux à réaliser dans la zone. Aujourd'hui, cette décision programmatique ne constitue pas un feu vert automatique pour la vente de San Siro, mais elle indique clairement la direction que pourraient prendre les négociations à l'avenir.
Dans ce contexte complexe, l'issue de ce dossier reste incertaine. Alors que l'Inter Milan et l'AC Milan continuent de peser le pour et le contre de chaque option, la décision finale pourrait bien dépendre des négociations politiques à venir et de la capacité des clubs à proposer une offre suffisamment attractive pour convaincre la municipalité milanaise. L'avenir de San Siro, symbole du football italien et européen, est donc suspendu aux prochaines étapes de ce processus délicat.
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