Malgré la baisse de revenus due à la Covid-19, le club continue son assainissement. 8,2 millions d'euros du chiffre d'affaires net ont été transférés à l'exercice en cours.
Ronaldo Luis Nazario continue son opération de consolidation des finances du Real Valladolid après son entrée dans le capital et le retour du club dans l'élite du football espagnol. L'entité pucela a clôturé 2019/2020 avec un bénéfice net de 9,9 millions d'euros, le plus élevé de son histoire. Un résultat qui lui a permis de remettre ses fonds propres dans le vert quasiment dix ans plus tard.
Pour cela, il fallait se serrer la ceinture et réaliser des bénéfices élevés et réduire la dette. En ce sens, au cours de la dernière campagne, 10,3 millions des 15,56 millions de la dette liée à la faillite ont été réglés. Sur ce montant, 7,98 millions correspondaient au fisc. Pour arriver à cette fin, le conseil d'administration a pu compter sur les belles plus-values obtenues sur le marché des transferts et aussi l'apport de la télévision.
Les comptes consultés par le média économique 2Playbook indiquent que la bonne situation financière du club lui a permis d'obtenir un financement de huit millions d'euros via le fonds d'investissement IBB pour restructurer le passif. Le maintien obtenu en Liga Santander a facilité ce crédit, dont il reste quatre millions à rembourser. Comme d'habitude, les revenus audiovisuels sont utilisés comme garantie.
Au début de la saison 2019/2020, le club dirigé par le Français Mathieu Fenaert s'attendait à un bénéfice de 14 millions d'euros, mais l'impact de la Covid-19 et des dépenses plus élevées en salaire expliquent le résultat final obtenu. « Il s'agit du meilleur résultat obtenu par le club », se réjouissent-ils dans les bureaux du Zorrilla. En outre, dans la perspective de la saison 2020/2021, le club place son budget à 65 millions, soit environ dix millions de plus que l'exercice précédent.
En 2019/2020, le chiffre d'affaires a chuté de 6%, à 50,49 millions d'euros. Cette baisse est directement imputable à l'arrêt du championnat entre mars et juin, qui a contraint de terminer la saison en juillet. Si un tel événement ne s'était pas produit, le chiffre d'affaires aurait atteint un montant record de 58,7 millions d'euros.
Pour se conformer à la clôture de l'exercice comptable (le 30 juin, NDLR), l'entité a dû donc transférer 7,63 millions des revenus audiovisuels en 2020/2021 ainsi que 615 000 euros de la zone commerciale. Cet ajustement va de même pour les charges d'exploitation.
Malgré cela, Valladolid a réalisé un chiffre record dans deux de ses principales sources de revenus : les abonnements et le marketing. Au niveau des abonnés, les ventes ont quasiment triplé, jusqu'à 3,28 millions d'euros. La décision du club de récompenser les fans fidèles de la promotion en 2018/2019 s'est avérée payante. Un record assombri par la baisse de la billetterie libre de 50%, soit 566 000 euros récoltés en raison de la fermeture des stades en milieu de saison.
Quant à la zone commerciale, le passage de Hummel à Adidas, en tant qu'équipementier, et le sponsoring principal d'Estrella Galicia ont dynamisé ce secteur. Le club a obtenu 5,5 millions d'euros, soit 52% de plus d'une année sur l'autre. Le merchandising en magasin est passé de zéro à 887 000 euros, car le club gère désormais son commerce en détail et au niveau des partenariats, Inex et Integra Energía sont venus renforcer le portefeuille.
En outre, le Real Valladolid a réalisé de belles opérations dans le marché des transferts. La vente de Fernando Calero à l'Espanyol, entre autres, a permis d'obtenir des plus-values de 8,26 millions d'euros, un montant jamais enregistré auparavant. Pour la campagne en cours, le départ de Salisu à Southampton a déjà rapporté 12 millions d'euros.
Cette opération est essentielle pour que le club blanquivioleta reste sur la voie de la rentabilité, même s'il n'a pas encore divulgué le montant qu'il allouera à sa masse salariale cette année. Ce qui est sûr est que 7,1 millions d'euros des salaires de la saison dernière sont transférés à la saison actuelle.
Ainsi, les dépenses consacrées au personnel sportif ont baissé de 13% d'une année sur l'autre, à 22,89 millions d'euros. Si la campagne s'était déroulée normalement, la réalité est que la masse salariale sportive aurait enregistré une augmentation avec ce même pourcentage. La raison est qu'une partie des primes de la promotion a été reportée et payée en 2019/2020.
Concernant le personnel administratif, la professionnalisation des structures après la montée et certaines variables de la direction générale précédente que dirigeait Carlos Suárez justifient une hausse de 49% d'une année sur l'autre, à 6,1 millions d'euros.
Des projets en retard
L'une des ambitions de Ronaldo à son arrivée à la présidence du club était l'assainissement des comptes. Cette étape très importante lui ouvrirait les portes du stade José Zorrilla, qu'il souhaite ajouter au patrimoine de l'entité. L'ancien attaquant et son conseil d'administration savent pertinemment qu'acquérir le stade augmenterait la valeur du club dans le futur. Cependant, les négociations avec la mairie de Valladolid traînent en longueur. « Nous avons plus ou moins une offre qui semble trop élevée » avait déclaré l'actionnaire majoritaire début décembre.
Le Brésilien a évoqué la valorisation de 21 millions du stade. « Avec ce prix, il vaudrait mieux partir de rien et construire un nouveau stade », avait-il ajouté, car le club devra aussi supporter des investissements supplémentaires pour améliorer le temple pucelano.
L'autre projet auquel le conseil d'administration tient aussi est la construction d'un nouveau centre d'entrainement et l'agrandissement de l'actuel. Le coût initial de ce projet était fixé à 10 millions d'euros, mais le club n'a pas encore trouvé le terrain idéal.
Le retard dans l'exécution de tous ces projets a également contraint Ronaldo à modifier sa feuille de route. « Puisqu'il y a beaucoup de choses que je veux faire et qu'elles vont être retardées, je serai ici encore quatre ans minimum», a-t-il précisé il y a quelques semaines. Donc pour le moment, une vente du club est exclue par le Brésilien qui n'envisageait que cinq ans de présidence à son arrivée en 2018.
Crédit photo de couverture : La 8 Valladolid
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