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Le gestionnaire du football espagnol a clôturé la saison 2019/20 avec des pertes à hauteur de 5,7 millions d'euros. Les droits de télévision ont chuté de 2,6% mais les revenus de sponsoring ont atteint un record.
Il était sûr et certain que la pandémie de la Covid-19 n'allait pas passer inaperçu. LaLiga espagnole a publié mardi ses comptes de l'exercice 2019/20 et a enregistré une baisse modérée de ses revenus, comparé à ce qu'il s'est passé dans les autres ligues européennes du « big five ».
L'entité présidée par Javier Tebas a connu une chute de 1,9% de son chiffre d'affaires net qui a atteint 1 921,25 millions d'euros, soit 36,41 millions de moins qu'en 2018/19, selon les comptes consultés par FootEspagne. L'ensemble du produit opérationnel a atteint 1 953,66 millions d'euros, soit une diminution de 1,7% par rapport à l'exercice précédent.
La baisse des revenus est due à la conclusion tardive du championnat et aussi le changement de donne depuis le début de la crise sanitaire qui a engendré des dépenses supplémentaires qui ont mis le patronat du football professionnel dans le rouge. Un résultat net négatif accentué par « la récupération des dividendes accumulés lors des trois saisons précédentes pour distribuer une partie de cet argent aux clubs dans le besoin afin d'équilibrer leurs comptes », a annoncé Javi Guerra, le directeur général de LaLiga.
En outre, le protocole sanitaire de la reprise des championnats de LaLiga Santander et de LaLiga Smartbank a entraîné des frais non prévus dans le budget initial qui se sont élevés à 27,2 millions d'euros répartis entre la réalisation des tests PCR et l'organisation des voyages et de l'hébergement des équipes, entre autres.
C'est la première fois que LaLiga rentre dans le rouge depuis le début de la vente centralisée des droits de télévision en 2015, mais ce revers budgétaire pourrait être compensé par le déblocage de 17,36 millions d'euros de provisions. En ce sens, le rapport anticipe déjà qu'aucun impact n'est estimé pour la saison 2020/21, même si la facture du coronavirus pourrait tourner autour de 30 millions d'euros.
La baisse des droits audiovisuels et le boom du sponsoring
Avec la suspension temporaire des matchs pendant le confinement, les droits audiovisuels, principale ressource de la majorité des clubs, ont été mis en danger, mais la reprise des championnats a sauvé ce secteur qui a rapporté au total 1 815,61 millions d'euros. Une baisse de 2,6% par rapport à 2018/19 qui s'est vu notamment en Espagne où la compétition a perdu 38 millions d'euros par rapport aux prévisions.
Par conséquent, le marché national a chuté de 3,3% avec une facture de 1 105,23 millions d'euros alors que l'année dernière elle s'élevait à 1 143,07 millions d'euros. En revanche, à l'international, tous les droits ont été collectés avec un revenu total de 708,43 millions d'euros.
Par ailleurs, la plus grande satisfaction de l'exercice est la progression fulgurante des revenus de sponsoring. Les accords signés avec des entreprises telles que BKT, Puma, Livescore et les renouvellements de Budweiser et d'EA Sport ont augmenté les revenus de ce secteur de 18,7%.
Le département dirigé par Óscar Mayo a clôturé la saison avec une facture de 92,32 millions d'euros. Ajouté à cela, les 127 000 euros récoltés pour la gestion commerciale des partenariats. Sur le territoire hispanique, les contrats sont restés stables avec seulement une hausse 0,5% jusqu'à 43,69 millions.
Toutefois, les plus grandes améliorations sont enregistrées à l'étranger avec le continent américain qui reste le poumon de l'internationalisation de LaLiga. Avec une progression de 48,1%, les sponsors du football espagnol dans le nouveau monde ont rapporté 18,27 millions d'euros.
En Afrique, la facture a baissé de 5,8% soit 2,30 millions d'euros collectés tandis que dans les autres régions, de nettes hausses ont été constatées. L'Europe a facturé 16,84 millions d'euros ; l'Asie / Océanie, 9,38 millions et la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord, NDLR), 1,97 million d'euros.
« L'augmentation des revenus de sponsoring a également impliqué des investissements importants, à la fois dans la technologie et dans l'achat des actifs des clubs », nous explique le média 2Playbook. Toujours selon ledit média, « les équipes de LaLiga ont encaissé 6,3 millions d'euros pour l'attribution d'espaces publicitaires, 30% de plus qu'en 2018/19, tandis que le patronat a alloué 9,6 millions d'euros à l'achat de BDR international, la technologie qui permet aux panneaux publicitaires autour des terrains de jeu de pouvoir adapter la publicité en fonction du pays dans lequel le match est regardé ».
Au niveau des dépenses, depuis le lancement de « LaLiga Global Network » en 2016, la compétition connaît une expansion continue dans le monde entier avec l'ouverture de bureaux et le recrutement délégués dans chaque région du globe. Ce renforcement du personnel a entraîné une hausse continue de la masse salariale qui a plus que doublé depuis la saison 2016/17.
En 2019/20 le personnel a facturé 38,95 millions d'euros soit une hausse de 18,7% par rapport à l'exercice précédent. Outre la répartition des droits de télévision, enregistrée dans les approvisionnements, et la rémunération du personnel, les autres charges d'exploitation sont constituées de dépenses de gestion courante : 23,17 millions d'euros alloués à la Fédération espagnole de football, le don pour le football féminin de 1,60 million d'euros, la convention avec l'AFE (Association des footballeurs professionnels, NDLR) d'un montant de 3,20 millions ainsi que le versement aux arbitres à hauteur de 2,93 millions d'euros entre autres.
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