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| Le club de Segunda Federacion poursuit la mise en avant du projet Alicante Park en s’alliant à Legends Global, alors même qu'il fait face à des pertes record et dépend toujours du financement du fonds Alpha Blue Ocean. Un pari stratégique destiné à rassurer investisseurs et marché, sans garantie sur sa concrétisation. Crédit image : CF Intercity |
Quelques semaines après avoir publié des pertes record de 11,1 millions d'euros sur la saison 2024/2025, le CF Intercity avance son principal argument stratégique pour éviter une issue judiciaire : Alicante Park. Le club alicantino, toujours sous la dépendance financière du fonds Alpha Blue Ocean (ABO), a officialisé un accord avec Legends Global pour piloter le développement intégral de ce projet d'infrastructures, présenté comme la clé de son redressement économique.
Un partenariat stratégique, mais aucune garantie sur la réalisation
Selon les documents publiés sur le BME Growth, Legends Global dirigera la conception, la planification et la supervision des travaux d'Alicante Park, en coordination avec le cabinet d'architecture chargé du chantier. La société américaine, connue pour ses collaborations avec des enceintes telles que le Santiago Bernabéu, le SoFI Stadium ou les stades des Dallas Cowboys et Yankees, s'engage sur un accompagnement complet, de la phase initiale jusqu'à la livraison "clé en main".
Pour le CF Intercity, l'annonce vise à donner de la crédibilité à un projet devenu central dans sa communication financière. Mais à ce stade, aucune date de début des travaux ni aucun calendrier d'investissement détaillé n'ont été confirmés.
Le plan d'affaires élaboré par Legends prévoit la création :
- d'un espace multifonctionnel pour concerts et autres événements de plus de 20 000 places,
- d'un stade de football destiné à l'équipe première,
- et d'un ensemble capable de générer 8 millions d'euros de chiffres d'affaires dès la première année d'activité, pour un EBITDA supérieur à 3 millions.
L'investissement estimé atteint 33 millions d'euros, en incluant l'achat des terrains à Rabasa. Pour un club qui a réalisé seulement 596 454 euros de revenus d'exploitation lors du dernier exercice, l'écart entre l'ambition du projet et la réalité du modèle économique reste significatif. Alicante Park constitue ainsi autant une opportunité qu'un pari financier risqué pour une société encore loin de l'équilibre.
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Un financement largement dépendant d'Alpha Blue Ocean
Le projet continue de reposer sur la capacité du CF Intercity à attirer des fonds externes. Jusqu'ici, le soutien du fonds doubaïtien Alpha Blue Ocean, via son véhicule Global Tech Opportunities 10, a permis d'éviter la cessation de paiement grâce :
- à un accord de financement pouvant atteindre 60 millions d'euros signé en juin dernier,
- aux 11 millions injectés en 2023,
- et aux 4,9 millions mobilisés en 2022.
Ces opérations ont alimenté une série de douze augmentations de capital en 2024/2025, indispensables pour maintenir l'activité. Malgré cela, le club affiche toujours un patrimoine net négatif de 6,4 millions d'euros et un fonds de roulement déficitaire de 6,7 millions, selon l'audit récemment publié.
Autrement dit, la continuité d'exploitation du club reste conditionnée au soutien du fonds ABO, mais aussi à l'hypothèse que des investisseurs tiers croiront au potentiel d'Alicante Park.
Selon les projections communiquées, l'infrastructure pourrait générer plus de 100 millions d'euros d'impact économique annuel pour la ville d'Alicante et sa province, notamment via la création d'emploi et l'attraction d'un tourisme international à forte dépense.
Cependant, ces estimations dépendent d'une réalisation effective du complexe, alors même que le financement définitif du projet et son calendrier restent à sécuriser. Pour l'instant, aucune étape administrative ou contractuelle permettant de confirmer le lancement des travaux n'a été rendue publique.
Un club à la recherche d'un nouveau narratif économique
Pour CF Intercity, Alicante Park représente autant une vitrine destinée à attirer des investisseurs qu’un potentiel levier de transformation économique. À court terme, le projet sert surtout à soutenir un discours de continuité dans un contexte où le club accumule les pertes, dépend des conversions de dette en capital et peine à générer des revenus récurrents.
Après avoir inauguré en 2021 l’entrée du football espagnol en bourse, Intercity illustre aujourd’hui les limites d’un modèle financier très exposé aux fluctuations du capital et à la dépendance vis-à-vis d’un unique fonds investisseur. La question centrale demeure inchangée : Alicante Park permettra-t-il réellement de redresser la trajectoire du club, ou s’agit-il d’une nouvelle fuite en avant ?
