Ad Code

Responsive Advertisement

Levante UD : Le tribunal valide le plan de restructuration et ouvre une nouvelle phase de stabilité

Le tribunal valide le plan de restructuration du Levante UD, apaisant les créanciers et ouvrant une nouvelle phase de stabilité financière.
José Danvila, directeur général du Levante UD.
Crédit image : Levante UD

Huit mois après avoir déposé son plan de restructuration et alors que l'avenir institutionnel du Levante UD dépendait directement de la décision judiciaire, le club valencien a finalement obtenu la réponse qu'il attendait. Le Juzgado de lo Mercantil n° 1 de València (tribunal de commerce) a homologué l'intégralité du plan de restructuration, confirmant qu'aucun créancier inclus dans le périmètre du dispositif ne l'a contesté. Le club de LaLiga franchit ainsi une étape cruciale dans la stabilisation de sa gestion financière, menacée par les tensions avec ses principaux créanciers.

Une validation totale et sans opposition

La résolution communiquée au club le 25 novembre entérine le plan présenté par José Danvila et Rotschild & Co (EDR) et lui confère une sécurité juridique maximale. Le tribunal déclare le plan "irrévocable", ce qui empêche toute tentative d'annulation ou de réintégration concourante. Aucun créancier n'a présenté d'opposition, et la sentence n'est pas susceptible de recours.

Cette absence totale d'impugnations tranche avec le climat conflictuel de ces derniers mois, notamment avec le fonds allemand OLB, dont la pression judiciaire avait précipité le dépôt du plan en mars dernier. Le cadre validé s'impose désormais à tous les créanciers concernés, qu'ils aient voté pour ou non. Les salariés et les administrations publiques, exclus du périmètre, continuent à être payés normalement.

La sentence confirme le calendrier de remboursement établi, priorisant successivement les créanciers privilégiés — parmi lesquels EDR (environ 60 millions d'euros) et Tifosy / Fasanara, qui avait octroyé une prêt relais de 5,5 millions d'euros en décembre 2024 — puis les créanciers ordinaires, et enfin les subordonnés.

Les créances détenues par José Danvila (environ 13,8 millions d'euros) sont, selon la décision, entièrement capitalisées. Ce qui transforme ses créances en participation au capital et les éteint de facto. Le reste est rééchelonné sur dix ans, ce qui offre au club une marge de respiration budgétaire inédite depuis près d'une décennie. EDR conserve un rôle central dans la supervision du plan, conformément aux exigences évoquées dans notre précédent article : siège d'observateur, contrôle des flux et garanties de gouvernance.

Le rôle d'OLB, qui avait menacé d'activer une procédure de dépôt de bilan après les échéances impayées, se retrouve désormais neutralisé par le cadre judiciaire. Le fonds devra s'inscrire dans la structure commune de paiement validé par le tribunal.

A lire également sur FEB : Levante UD : Le plan de restructuration de José Dánvila face au verdict du tribunal


Le cas d'OLB est particulier et plus complexe que celui des autres créanciers. En juin 2023, dans un contexte de forte tension de trésorerie, le Levante UD avait procédé à la cession définitive de la cinquième tranche du financement de LaLiga Impulso - CVC, d'un montant de 17,38 millions d'euros qu'il devait normalement recevoir un an plus tard. Le prix de vente, 16,08 millions, avait été versé immédiatement par la banque allemande, permettant au club de gagner du temps en contrepartie d'un engagement de remboursement indexé sur les fonds CVC.

Le problème est que les fonds issus du programme CVC sont strictement encadrés et doivent être consacrés à des investissements stratégiques — infrastructures, digitalisation, professionnalisation — et non à la couverture du déficit de fonctionnement ou des dépenses courantes. Incapable de démontrer que les 16 millions reçus d'OLB avaient été utilisés conformément à ces obligations, Levante et la banque se sont vu refuser par LaLiga le versement de la cinquième tranche. Ce refus automatiquement provoqué un défaut de paiement, exposant le club à la réaction judiciaire d'OLB.

D'une gestion en urgence à une stratégie ordonnée

Cette homologation judiciaire constitue un tournant majeur pour un club qui avait dû jongler — parfois dans l'urgence — entre tensions de trésorerie, exigence de maintien en Liga et pressions contradictoires de ses créanciers. Le risque d'ouverture d'une nouvelle procédure collective, dix ans après celle la crise générale du football espagnol de 2009 - 2011, est désormais écartés.

Levante peut enfin déployer son plan de gestion à long terme, avec des scénarios prévus pour la Primera et la Segunda Division, incluant :

  • une restructuration progressive de la dette,
  • la mise en valeur d'actifs stratégiques comme la Ciudad Deportiva de Nazaret,
  • la relance possible des projets d'infrastructure gelés
  • et une gouvernance plus encadrée mais stabilisé avec Danvila en leader.

Dans son communiqué, le Levante UD souligne également le caractère inédit de cette homologation. Selon LaLiga, il s'agirait d'un premier plan de restructuration de ce type validé dans le football professionnel espagnol. Pour un club qui se débattait encore il y a peu dans un équilibre précaire, cette reconnaissance institutionnelle marque un changement de paradigme : la restructuration cesse d'être une opération de sauvetage pour devenir un modèle potentiel.

A lire également sur FEB : Levante UD : Une restructuration en profondeur pour retrouver la stabilité économique


Toutefois, si la validation judiciaire écarte le spectre de la faillite, elle ouvre une nouvelle phase, plus technique et exigeante : l'exécution stricte du plan. Le club devra honorer un calendrier rigide de paiement, maintenir une structure compétitive sur le terrain et continuer de convaincre ses partenaires qu'il est redevenu un actif fiable.

Pour José Danvila, dont la dette capitalisée disparaît du bilan mais dont la responsabilité demeure au coeur du dispositif, la prochaine décennie sera celle du jugement de ses choix stratégiques. Après avoir juré qu'il « mettait en jeu son propre capital et sa vie pour sauver le club », il obtient aujourd'hui le feu vert institutionnel — mais également l'obligation d'exécution stricte des clauses du plan.


Enregistrer un commentaire

0 Commentaires

Close Menu