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| Crédit image : Manchester United FC |
Manchester United se trouve à un tournant décisif, tant sur le plan financier qu’organisationnel. Les récents rapports et communiqués dressent un tableau global de la situation du club, qui se caractérise par des pertes financières significatives, des mesures de restructuration importantes et des projets d’investissement ambitieux.
Des pertes creusées à la mi-saison
Malgré le semblant de redressement entrevu lors des trois premiers de la saison, les Red Devils ont retrouvé leurs vieux démons. Au premier semestre de la saison 2024/2025, le club de la Premier League enregistre une perte nette de 26,4 millions de livres (environ 31,8 millions d’euros), soit une dégradation cinq fois supérieure à celle constatée lors de la même période l’année précédente. Cette situation est largement imputable à la non-qualification en Ligue des Champions, événement qui a entraîné une chute drastique des revenus audiovisuels, ces derniers ayant diminué de 36 % pour atteindre environ 112 millions d’euros.
Par conséquent, le chiffre d’affaires global du club se situe désormais à 412 millions d’euros, marquant une baisse de 11 % par rapport à la période antérieure. Face à la diminution des revenus issus des diffusions télévisuelles, Manchester United parvient néanmoins à maintenir la diversification de ses sources de revenus.
Le secteur commercial, par exemple, a connu une progression de 5 % pour atteindre environ 205,4 millions d’euros, soutenue par le renouvellement de partenariats stratégiques, comme celui avec Qualcomm, garant du sponsoring du maillot et de la marque Snapdragon. De plus, le lancement d’une nouvelle plateforme d’e-commerce, en collaboration avec Scayle, a permis de réaliser une hausse notable de 29 % des ventes de maillots et d’articles dérivés, générant plus de 50 millions d’euros.
Parallèlement, les revenus liés aux jours de match ont également progressé de 5 %, pour atteindre près de 94,6 millions d’euros, grâce notamment à l’amélioration de l’offre d’hospitalité et à l’optimisation de l’expérience des supporters, malgré l’absence de compétitions européennes majeures.
Un plan de licenciement prolongé
Pour faire face à plusieurs saisons consécutives de pertes, le club a entrepris une vaste restructuration interne. La suppression de postes constitue l’un des piliers de cette démarche, avec un plan visant à éliminer entre 150 et 200 emplois, qui vient s’ajouter aux 250 suppressions effectuées l’année précédente. Au total, environ 450 licenciements sont envisagés, représentant 40 % des effectifs de l’entreprise.
Cette politique de réduction des coûts se traduit également par une baisse de 12 % des dépenses de personnel, qui s’établissent désormais à environ 196,1 millions d’euros, conséquence d’ajustements contractuels liés à la baisse d’activité en compétitions européennes. Par ailleurs, le club a dû verser des indemnités de départ pour le licenciement d’Erik Ten Hag et de Dan Ashworth, pour un montant cumulé d’environ 17,5 millions d’euros.
Même si les amortissements ont légèrement augmenté de 6 % pour atteindre environ 123,8 millions d’euros, les dépenses d’exploitation ont été maintenues à un niveau stable. Ces efforts de réduction des coûts s’accompagnent d’une amélioration de la structure de la dette financière, qui a diminué de 5 %, pour s’établir à environ 881,8 millions d’euros, tandis que la dette à court terme a connu une baisse significative de 19 %, s’établissant à 260,1 millions d’euros.
Un nouveau stade pour une transformation plus large
Parallèlement à ces mesures de restructuration et de réduction des coûts, le club envisage une transformation plus large qui intègre des projets d’infrastructure ambitieux. Le projet de construction d’un nouveau stade, d’une capacité d’environ 100 000 places et pour un investissement estimé à environ 2 milliards de livres, s’inscrit dans cette dynamique de modernisation. Ce projet, qui devrait faire d’Old Trafford le plus grand stade du Royaume-Uni, bénéficie d’un soutien fort de la part des autorités locales et du gouvernement central.
Selon certaines estimations, la réalisation de ce nouveau stade pourrait générer jusqu’à 7,3 milliards de livres pour l’économie nationale, soulignant ainsi son importance stratégique et son potentiel impact économique à long terme. Ce développement vise non seulement à moderniser les infrastructures du club, mais également à renforcer sa compétitivité sur le terrain et à améliorer l’expérience des supporters.
Les enjeux auxquels Manchester United est confronté mettent en lumière la nécessité de diversifier ses sources de revenus et d’adapter son modèle économique aux aléas des performances sportives. La non-qualification en Ligue des Champions a révélé la forte dépendance du club aux revenus audiovisuels, incitant ainsi à développer des partenariats commerciaux, à renforcer les ventes en ligne et à améliorer les recettes des journées de match. Simultanément, la politique de réduction des coûts et la restructuration interne visent à créer une base financière solide, permettant ainsi au club d’investir à nouveau dans ses équipes, qu’elles soient masculines, féminines ou issues de l’académie.
En conclusion, Manchester United se trouve à un moment charnière de son histoire, avec une stratégie de transformation globale destinée à inverser plusieurs années de pertes financières. La combinaison de licenciements massifs, d’une gestion rigoureuse des dépenses et d’investissements dans un nouveau stade illustre la volonté du club de se doter d’une base financière stable pour soutenir ses ambitions sportives et structurelles. Bien que ces mesures impliquent des décisions difficiles à court terme, elles sont présentées comme indispensables pour assurer la pérennité et le succès futur du club, tant sur le terrain qu’en dehors.
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