Les régulateurs américains examinent de près les investissements de 777 Partners dans le sport. Le but est de protéger les clients des compagnies d'assurance qui prêtent de l'argent à la société d'investissement.
Les régulateurs des États américains de l'Utah et de la Caroline du Sud tentent de freiner les investissements de 777 Partners dans l'industrie du sport. Selon les informations relayées par Financial Times, ils s'apprêtent à obliger cinq compagnies d'assurance à réduire leur exposition à la société d'investissement basé à Miami.
L'objectif de cette démarche vise à protéger les retraités, les veuves et les orphelins qui dépendent des rentes et autres produits des compagnies d'assurance. Selon le média économique, les cinq compagnie d'assurance en question appartiennent au groupe A-Cap et le portefeuille de leur actif est estimé à 11,5 milliards dollars (environ 10,1 milliards d'euros) fin 2023, dont 2,9 milliards de dollars (environ 2,5 millions d'euros)ont été investi dans des entités liées à 777 Partners.
Les régulateurs des deux États américains considèrent que A-Cap a dépassé la limite autorisée en termes d'investissements annuels dans les entités liées à 777 Partners. La Caroline du Sud limite les investissements dans une seule entreprise à 3% des actifs, tandis que l'Utah a fixé son plafond à 10%. De ce fait, au cours de l'année 2023, le seuil d'investissement était de 1,8 milliard de dollars, d'autant plus que les rentes, qui sont des produits d'assurances, sont soutenues par des investissements à faible risque et faciles à convertir en liquidités afin que les compagnies d'assurances puissent honorer leurs engagements à long terme envers leurs assurés.
Dans cet optique, les régulateurs des deux États collaborent pour émettre des "ordonnances de surveillance", qui sont des mesures règlementaires visant à obliger les assureurs à remédier aux violation des règles d'investissement. Le groupe A-Cap a le droit de contester les calculs utilisés par les régulateurs, sachant que le groupe explique déjà que le régulateur surestime cette exposition et s'attend que le problème soit rapidement résolu.
La compagnie d'assurance, pour confirmer sa bonne foi, a déclaré que ses entreprises respectaient "les normes les plus élevées en matière de responsabilité opérationnelle et financière", qu'elle travaillait "en étroite collaboration" avec les régulateurs et qu'elle prenait "toutes les mesures nécessaires et appropriées pour se conformer" lorsque des problèmes sont identifiés.
Cette décision intervient alors que la société d'investissement est dans une opération de rachat d'Everton FC. Cette transaction a attiré l'attention des politiciens locaux, des journalistes, des analystes financiers et des autorités de réglementation. À ce jour, ce processus de rachat est toujours en cours d'étude au niveau de la Premier League, qui depuis l'année dernière a renforcé ses critères de contrôle sur les propriétaires et dirigeants de ses clubs.
En attendant l'approbation du gestionnaire de la compétition britannique, 777 a prêté au moins 150 millions de livres sterling (environ 176 millions d'euros) au club basé à Liverpool, qui actuellement construit un nouveau stade. L'actuel propriétaire Farhad Moshiri, Britannique d'origine iranienne, se bat pour continuer à financer le projet depuis que la pandémie a mis à mal les finances du club et que la guerre russo-ukrainienne l'a contrait à rompre les contrats de sponsoring des sociétés associées à son ancien partenaire commercial, l'oligarque russe d'origine ouzbèke Alisher Usmanov.
Dans ses comptes de l'exercice 2022/2023, Everton a fait état d'une perte de 89 millions de livres (environ 104 millions d'euros) et a indiqué que sa dette nette avait augmenté pour atteindre 330 millions de livres (environ 386 millions d'euros), contre 141 millions de livres (environ 165 millions d'euros) un an plus tôt. Le club alerte également sur une "incertitude matérielle qui pourrait jeter un doute significatif sur sa capacité à continuer son activité".
En dehors d'Everton, la société d'investissement détient des participations dans d'autres clubs de football tels que le Sevilla FC en Espagne, le Standard Liège FC en Belgique, le Red Star FC en France, le CR Vasco de Gama au Brésil, le Melbourne Victory FC en Autralie et le Hertha Berlin en Allemagne.
777 soutient que A-Cap fait partie de l'un de ses nombreux prêteurs et reste confiant dans la capacité de l'assureur à financier à la fois la transaction à Everton, dont le montant reste inconnu à ce jour, et le business plan de trois ans du club.
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